
UNIVERS
Je suis née à Casablanca au Maroc, un pays où l’artisanat est d’une grande et multiple richesse.
Je dessine depuis mon enfance, reproduisant tout ce qui m’interpelle, et mon attirance pour le design, la mode et l’art viennent sans doute de là.
Avec le dessin est venu le goût de l’observation des formes, des volumes, des allures, des couleurs avec une attention particulière pour les détails. J’en garde une accumulation d’images qui m’inspirent chaque jour.
J’ai étudié l’art de construire un vêtement à l’Ecole de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne et cette période à Paris m’a laissé un souvenir culturel fort.
Mais ma sensibilité va surtout aux somptueux caftans marocains tout en élégance faits de superposition d’étoffes précieuses finement brodées. L’une de ces broderies, née d’une technique traditionnelle de dentelle à l’aiguille, m’inspire particulièrement et m’a tout naturellement menée vers la création d’une ligne de bijoux reprenant ce savoir-faire ancestral de manière inédite et nouvelle.
Les bijoux célèbrent ainsi les dentelles colorées qui m’inspirent depuis toujours. La palette de couleurs, riche en associations de tons, reflète cet amour pour la luminosité des coloris chauds. J’y juxtapose une démarche profondément personnelle, ancrée dans l’exploration de formes géométriques et de motifs originaux qui me servent de toile de fond pour chacune de mes créations.
Combinant influences marocaine et européenne, le bijou est l’aboutissement d’un métissage précieux et singulier. Un métissage empreint de la mémoire artisanale de ces deux cultures complémentaires au sein desquelles j’ai grandi.

INSPIRATIONS
Réminiscences orientales et expressions contemporaines : les créations de Teïka Jewelry évoquent une subtile union entre l’artisanat marocain et l’esthétique plurielle des beaux-arts.
Pour penser mes collections, je m’inspire de ma passion pour la peinture moderne qui s’exprime dans le rythme des couleurs de Sonia Delaunay, la géométrie nouvelle de Paul Klee, la richesse décorative de Gustav Klimt ainsi que la fascination d’Henri Matisse pour l’Orient ou encore la conjonction entre forme moderne et support traditionnel des œuvres de Farid Belkahia. Et bien sûr de l’héritage marocain riche en savoir-faire, qui comprend notamment la marqueterie ou la sculpture sur bois mais aussi la broderie de Fès et les mosaïques de Zelliges.
Les bijoux évoquent ainsi des tissages audacieux de dentelles dans des tonalités riches et vives, telles que le rouge tangerine et le bleu Majorelle qui se juxtaposent à des formes sculpturales imprégnées d’un orientalisme moderne.
Teïka est avant tout l’expression d’une créativité raffinée, empreinte des influences d’hier et d’aujourd’hui. Un bijou qui se nourrit de l’imaginaire méditerranéen, où l’ingéniosité et la tradition fusionnent avec la créativité. Un bijou porté comme une mémoire artisanale que chaque femme s’approprie à sa guise.

Henri Matisse
Femme assise devant un tableau noir. 1942

Peter Lindbergh
Marrakech. Vogue. 1990
Inspirations de toujours

«Tout renouvellement, toute modernité passe par la tradition». Selon Farid Belkahia, artiste contemporain marocain: «Chaque individu a son histoire propre, et la diversité est un trésor à chérir».

Le papillon, merveille de la nature à la beauté éphémère en perpétuel renouvellement, constitue une source d’inspiration inépuisable et d’une richesse de formes et de couleurs inégalée.

Henri Matisse «Laurette au turban et veste jaune». Après ses deux séjours dans la ville de Tanger, ce portrait datant de 1917 traduit la vivacité de l’intérêt de Matisse pour l’Orient.

Le Zellige, mosaïque de terre-cuite entièrement faite à la main dont les éléments sont des morceaux de carreaux de faience colorés, est un artisanat marocain aux formes géométriques complexe et visuellement captivant. (Medersa Fès - XIVe siècle)

Les aquarelles de Paul Klee réalisées lors de son voyage en Tunisie en 1914 feront de lui l'un des pionniers de l'art abstrait. Dans ce pays, une geomètrie nouvelle inspirée des motifs des tapis karouanais est née sous ses pinceaux. «La couleur me possède, je n'ai plus besoin de l'attrapper».

Roméo Gigli, créateur italien des années 80, et son goût immodéré pour les bijoux ethniques et les broderies traditionelles. Les materiaux riches et rares qu'il associait avec talent définissaient une mode picturale d'une grande poésie.

La richesse décorative de Gustav Klimt éclate dans «L'attente», oeuvre de 1905, réalisée pendant une période d'intense créativité nommée Le cycle dor.

La broderie marocaine, imprégnée par les cultures arabe, berbère et andalouse ignore l’uniformité car chaque ville a son style propre parfaitement identifiable. (Dessus de coffre - Rabat XIXe siècle)